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  • Brouillard.

    Et la voilà qui frappe violement,

    Oui, une fois encore, et comme toujours d'ailleurs,

    J'ouvre la porte de l'invisible maison

    Dont les invités ne font que passer,

    Mis à part d'improbables fantômes

    Qui eux hantent les lieux.

    Je ne les connais pas tous,

    Juste les plus présents, juste les principaux,

    Ombres diffuses obscurcissant l'esprit.

    Pourquoi frappe t elle aujourd'hui cette ombre,

    Alors que je ne l'ai pas invitée ?

    Et elle s'assoit dans son fauteuil

    Puis me regarde, comme ça fixement

    Jusqu'à ce que vaincu par la fatigue

    J'éteigne le réverbère,

    Plongeant dans la nuit mon esprit,

    Le jetant en pâture au sommeil profond.

    Et rôde l'ombre dans le brouillard épais

    Des méandres de la nuit.

     


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  • Voyage dans les pays chauds.

     

    Le Soleil éclatant écrase les jours de sa pesante chaleur, faisant naître, ici et là, quelque étrange langueur. L'esprit, plein de rêves et de fantasmes fous, ouvre alors ses tiroirs les plus secrets afin d'en examiner le contenu, fait d'amour, de tendresse, mais aussi d'un sournois, mais si délicieux, désir de douleur. Il attend donc, lui, l'esprit, que baisse la clarté, et que le soir arrivant, vienne le règne de la Lune, qui éclairera et illuminera la nuit.

    La Lune !  Comme elle les regarde, ces éclairs de chaleurs, l'envie plein les yeux, comme elle les imagine, piquants et cinglants, comme le serait la morsure du fouet. Le vent l'accompagne de son souffle chaud, court  sur  sa peau comme le ferait la caresse de la cire brûlante dévalant ses formes souples et gracieuses. Soudain, les nuages l'entourent, l'enveloppent, l'enserrent pareil à un bondage qui lui serait savamment appliqué  la privant du moindre mouvement. La Lune déverse alors un flot de gouttes d'eau qui perlent sur ses joues, larmes chargées d'émotion chaudes et lourdes, qui traversent les nuages et s'écrasent lourdement au sol.

    -Mais, se demande t elle, Le Soleil est il le même de l'autre coté de la terre ?

    Elle se plait à rêver ainsi contrainte, que lui aussi pourrait la tenir prisonnière des éléments qu'il commande. Elle se demande quelle peut être sa chaleur, et surtout de quoi est elle faite, sans se douter de la vigueur des pinces, de la douleur de leurs mâchoires acérées, et d'autres encore, fouet, cravache, chat à neuf queues. Mais tout ceci est trop loin pour l'instant, et un souffle du ciel chasse les nuages, défait les liens de l'esprit, et chasse La Lune et ses rêves, laissant poindre le jour.

    Alors, les draps se soulèvent, l'eau chaude fouette sa peau douce, et tous les tiroirs se referment jusqu'à la nuit prochaine.


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  • Transparence.

    Présence, présence, es tu la trace d'un fantôme

    Qui erre et hante cet espace ?

    Un jour ici, l'autre là

    Et qui, parlant d'un jour toujours plus beau,

    Recule à chaque pas, et toujours s'enfuit.

    Est-ce le vent qui te pousse,

    Ou toi qui joue dans l'espace,

    Souvent partant, mais partout absent,

    Puis, alors que tu es là, te voici disparu à nouveau.

    Reste la trace de ton passage,

    Qui ondoie et attire de ses effluves sucrées,

    Mais que tu sois ici ou là, quelle importance,

    Puisque comme moi, tu vis aussi par transparence.

     


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  • Le temps.

    Qui est tu ô toi qui passe et regarde

    Quelle peut être la marque que tu laisses ?

    Ici un caillou poli, rond et bien usé,

    Là, le tronc d'un arbre que tu auras sculpté.

    Et cet humain, là, éphémère personnage

    Sur lequel à grands coups de sillons et de vagues

    Proprement dessinés, posés et puis creusés,

    Décline les minutes, les heures, les années.

    De ton poids ses épaules voûtées tombent, ploient,

    Alors que lui se voyait jeune, fort, un vrai roi

    Tu fondais sur son dos et de ton souffle chaud

    Le caressant tu lui disais : « Ne pousse pas trop. »

    Je suis le temps qui passe et toujours la place

    Existe pour moi, quoique tu dises, que tu fasses,

    Dans le miroir de l'existence je suis là,

    Toujours présent, oui, là, derrière toi, dans tes pas !

    N... 

     

     

     

     

     

     


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